Voilà bientôt quatre ans que j’ai tourné la page de mon CDI, après 7 années en tant que cadre, pour me lancer dans l’entrepreunariat. Je reçois souvent des questions quant à ce grand virage de reconversion professionnelle, parmi tant d’autres :
– Quel a été ton déclic pour franchir le pas ?
– Par où commencer ?
– Comment gérer les peurs ?
– Comment as-tu su ce vers quoi te réorienter ?
Ces questions sont tout à fait légitimes, car si le titre de cet article parle d’un « électrochoc », pour être tout à fait honnête, j’ai pensé ma reconversion pendant plusieurs années.
Les étapes de ma reconversion professionnelle
Je ne me suis jamais sentie à l’aise en entreprise, j’ai toujours eu l’impression d’être dans un monde qui ne me correspondait pas, sans trop savoir pourquoi. Je n’étais pas à ma place, et ce peu importe les postes et les sociétés dans lesquelles j’ai travaillé. Avant même de l’intégrer, j’avais une appréhension de travailler en entreprise.
Mais il fallait bien trouver quoi faire après le lycée… J’ai donc suivi le chemin que l’on me montrait. Après plusieurs stages et l’obtention d’un master dans une grande école de management, j’ai décroché mon CDI de chargée de communication. Malgré le fait que j’avais du mal avec le salariat, j’ai adoré mes premières années de travail. Vraiment je n’ai aucun regret, car j’ai pris du plaisir à travailler dans une société internationale et à créer, à communiquer, à organiser…
Mais petit à petit, j’ai commencé à tourner en rond. Je suis quelqu’un qui a besoin de défis variés pour apprécier le quotidien, pour être motivée, pour aller de l’avant. Quand je n’apprends plus rien et que je refais plus ou moins la même chose, je me lasse. La routine m’ennuie puissamment !
Au fil des années, j’ai donc ressenti le besoin de nouveaux challenges. Je savais que je ne les trouverai pas dans mon entreprise, mais j’en ai relevés beaucoup sur le plan personnel. Ma nécessité d’évolution a été richement nourrie sur le plan de la conscience, grâce à différentes thématiques, celles partagées par la suite sur mon blog. C’est ainsi que j’ai accepté de stagner professionnellement pendant trois ans et que j’ai remis ma reconversion professionnelle à plus tard.
Un questionnement tout de même régulier s’immisçait dans ma tête : qu’est-ce que tu vas bien pouvoir faire quand tu ne trouveras plus la moindre petite flamme pour aller bosser ? Alors je réfléchissais à mes centres d’intérêts, mes valeurs. Je ne trouvais aucune offre d’emploi qui aurait pu correspondre davantage à mes attentes et mes valeurs.
J’avais entendu parler de naturopathie et de ce que j’en avais compris, ça semblait plutôt bien correspondre à mon nouveau mode de vie « éthique et respectueux de la vie ». J’y voyais une possible reconversion professionnelle théorique. Mais en pratique, je ne me voyais pas ouvrir un cabinet et faire des consultations toute la journée.
J’ai donc décidé d’ouvrir un blog, avec l’idée de présenter au monde ce qui m’animait. De me créer un espace dans lequel faire exister ce que j’avais à dire et ce pour quoi je vibrais. J’avais l’espoir que cela m’aiderait à tisser un réseau avec des personnes et des marques oeuvrant dans les domaines qui me motivaient : la nutrition, le véganisme, les produits bio, la beauté naturelle…
Je n’avais aucun plan, à part celui de planter des graines, sans savoir ce qui allait pousser.
« J’aurais sûrement continué comme ça longtemps finalement. En étant à moitié épanouie. À moitié heureuse. À moitié en phase avec ma mission de vie et ma vision. »
Toutes ces étapes m’ont permis de patienter. Mon blog a tout de suite marché, j’ai fait connaissance avec des références de la blogosphère, j’ai été invitée à des évènements presse, je me suis retrouvée en Une du Huffington Post (trois mois seulement après le lancement de mon blog !). J’aurais sûrement continué comme ça longtemps finalement. En étant à moitié épanouie. À moitié heureuse. À moitié en phase avec ma mission de vie et ma vision.
Heureusement, tout a basculé le jeudi 10 mars 2016 à 17h48.
C’est à ce moment précis qu’un directeur du groupe dans lequel je travaillais, m’a envoyé un mail, en mettant plusieurs personnes en copie, dont mon chef et le responsable marketing.
Quand j’ai lu le mail, cela m’est d’abord passé au-dessus. Je connaissais le personnage, bourru, tatillon et fonctionnant davantage comme une machine que comme un humain. J’ai lu le mail, j’ai levé les yeux au ciel parce que ce que j’avais proposé était totalement dans la lignée de ce que mon entreprise conservatrice avait toujours fait : des visuels montrant une machine !
Et je suis passée à autre chose.
De la sidération à la détermination
Mais les réactions de mes collègues ne se sont pas fait attendre. Tous étaient choqués, voire scandalisés par le mail. Mon chef est même venu me présenter des excuses à la place de l’auteur du mail !
Tout ça m’a fait me dire que j’avais dû louper quelque chose… J’ai repris le mail, je l’ai relu une fois, deux fois, trois fois. Et là j’ai pris la mesure de ce qui avait été dit. J’ai vécu l’électrochoc à retardement.
Ma colère a commencé à monter. Puis l’injustice. Je pleurais et j’étais folle de rage en même temps.
C’est à ce moment précis que j’ai décrété que cette entreprise ne me méritait pas. Et que j’avais bien mieux à faire qu’à proposer des visuels pour des thématiques fades et stagnantes. Je me souviens avoir dit à une collègue le soir-même : « c’est décidé, je pars, je vais faire une formation de naturopathie par le biais du CIF (congé individuel de formation). »
J’ai fermé la porte du bureau ce soir-là habitée par une détermination phénoménale. Rien, je dis bien RIEN ne pouvait désormais me faire changer d’avis.
Le lendemain, je suis revenue dans une nouvelle énergie, celle d’une warrior qui a désormais un objectif : celui de se barrer le plus vite possible !!
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Avez-vous déjà pensé à la reconversion professionnelle ?
Êtes-vous dans l’attente d’un électrochoc ou l’avez-vous vécu ?
Très intéressant de voir ton cheminement… J’aimerais avoir ta détermination mais j’arrive à « faire avec » comme on dit.
Bonsoir Angélique, je suis admiratif du courage de vivre tes rêves. L important et d être heureux et d essayer d aider les autres. La non reconnaissance du travail decenche souvent des réactions qui vont jusqu’à prendre la décision de partir….
Pour ma part l’électrochoc a eu lieu quand la start up familiale que j’avais rejoint a coulé. Impossible de retourner en entreprise. Je n’y ai jamais eu ma place. La pression managériale… burck! Je n’ai jamais tenu, j’ai toujours craqué. Et aussi le manque de compétences et de professionnalisme de certains collègues qui me mettait hors de moi…! Alors oui je suis devenue prof, je suis dans la plus grande entreprise de France! Mais quand je ferme la porte et que je ne suis plus qu’avec mes élèves, j’ai l’impression d’être utile et d’avoir ma place, sans jugement d’un supérieur hiérarchique toute la journée…! Même si ce n’est clairement plus simple tous les jours quand on tombe dans des classes compliquées…!
Angélique
Oui nous avons commencé ensemble dans ton ancienne entreprise. Le hasard avait fait que nous faisions partis d’un petit groupe de 4. Dès le début j’avais été très impressionné par toi et je le suis maintenant encore plus. Contrairement à toi le monde de l’entreprise m’avait plu, même si je changeais souvent de société et que je modifiais beaucoup mon poste, voire en créait un autre.
Maintenant je suis bénévole dans l’humanitaire et j’aide les autres (et moi même).
J’ai été également à mon compte mais sans risque, tant que j’avais des droits à pôle emploi.
Ce que tu as fais, ce que tu fais, et ce que je n’en doute pas fera m’impressionne. Je te souhaites toute la réussite et surtout tout le bonheur du monde.
J’espère pouvoir te rencontrer à nouveau un jour et t’apporter peut être ma modeste vision de la vie, si loin des sentiers battus et de la routine que tu rejettes à priori autant que moi.
Sincèrement. Jean-Michel